jeudi 19 décembre 2013

Fête des éditions Longuet de la Giraudière par Philibert

La semaine dernière mon très cher père avait eu la bonne idée de rassembler tous les membres de la maison d'édition pour une petite sauterie dans la cour de l'immeuble. Pour justifier cette beuverie ignoble il avait mis à l'honneur les 20ans de la création des éditions Longuet de la Giraudière. La soirée commença à 20h, chacun avait apporté une entrée ou un dessert fait maison, comme dans les fêtes de village en province, ce qui annonçait évidemment le début d'un pénible moment. Je ne voulais pas y participer, mais après l'accusation de Marjolaine sur mon comportement sexuel douteux je fus obligé de faire des efforts et améliorer mon image pour que Mr. Le PDG n'ait plus de soucis vis-à-vis de son fils. Je m'étais donc rendu à cette soirée par obligation. Au début tout se passa sans accroches, mon faux sourire réussissait à berner la plupart de mes collègues et j'arrivais plutôt bien à simuler l'intégration avec mon entourage. J'avais même fait l'effort d'adresser deux mots au stagiaire qui était en train de servir les boissons. Intérieurement, ma seule envie était de fuir, mais je réussis à canaliser mes pulsions. La soirée suivait son cours, plus elle avançait et plus je me laissais enivrer par la boisson. Au bout des quelques heures je fus complètement ivre, les autres convives n'étaient pas mieux. Marjolaine se mit à chanter des cantiques russes, mes parents commencères à rire très fort, signe d'un taux d'alcoolémie élevé. Le directeur littéraire, qui est aussi mon oncle mais cela me débecte de l'avouer car je n'arrive toujours pas à croire qu'on puisse être de la même famille, devenait de plus en plus lourd dans sa drague envers Kimberley, qui n'avait d'ailleurs d'yeux que pour moi. Lorsqu'il se permit de mettre sa main sur un endroit inconvenue de l'anatomie de la secrétaire c’en fut trop. Impossible de me contenir plus longtemps, l'alcool aidant, je mis un inoubliable coup de poing dans le visage de mon oncle. J'étais entré dans une rage folle et personne ne pouvait m'arrêter, aussi je continuais à le rouer de coups jusqu'à ce que mon père me stoppât. Maintenant je dois payer des dommages et intérêts pour avoir cassé le nez de Daniel, moi qui avais un casier judiciaire vierge. Je savais que je n'aurais jamais aller à cette « fête ». Je me souviendrai de la leçon : arrêter l'alcool.

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