La
semaine dernière mon très cher père avait eu la bonne idée de rassembler tous
les membres de la maison d'édition pour une petite sauterie dans la cour de
l'immeuble. Pour justifier cette beuverie ignoble il avait mis à l'honneur les
20ans de la création des éditions Longuet de la Giraudière. La soirée commença
à 20h, chacun avait apporté une
entrée ou un dessert fait maison, comme dans les fêtes de village en province,
ce qui annonçait évidemment le début d'un pénible moment. Je ne voulais pas y
participer, mais après l'accusation de Marjolaine sur mon comportement sexuel
douteux je fus obligé de faire des efforts et améliorer mon image pour que Mr.
Le PDG n'ait plus de soucis vis-à-vis de son fils. Je m'étais donc
rendu à cette soirée par obligation. Au début tout se passa sans accroches, mon faux sourire réussissait à berner la
plupart de mes collègues et j'arrivais plutôt bien à simuler l'intégration avec
mon entourage. J'avais même fait l'effort d'adresser deux mots au stagiaire qui
était en train de servir les
boissons. Intérieurement, ma seule envie était de fuir, mais je réussis à canaliser
mes pulsions. La soirée suivait son cours, plus elle avançait et plus je me
laissais enivrer par la boisson. Au
bout des quelques heures je fus complètement ivre, les autres convives
n'étaient pas mieux. Marjolaine se mit à chanter des cantiques russes, mes
parents commencères à rire très fort, signe d'un taux d'alcoolémie élevé. Le
directeur littéraire, qui est aussi mon oncle mais cela me débecte de l'avouer car
je n'arrive toujours pas à croire qu'on puisse être de la même famille,
devenait de plus en plus lourd dans sa drague envers Kimberley, qui n'avait
d'ailleurs d'yeux que pour moi. Lorsqu'il se permit de mettre sa main sur un
endroit inconvenue de l'anatomie de la secrétaire c’en fut trop. Impossible de me contenir plus longtemps, l'alcool
aidant, je mis un inoubliable coup de poing dans le visage de mon oncle.
J'étais entré dans une rage folle et personne ne pouvait m'arrêter, aussi je
continuais à le rouer de coups
jusqu'à ce que mon père me stoppât. Maintenant
je dois payer des dommages et intérêts pour avoir cassé le nez de Daniel, moi
qui avais un casier judiciaire
vierge. Je savais que je n'aurais jamais dû
aller à cette « fête ». Je me souviendrai
de la leçon : arrêter l'alcool.
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