Fête des éditions Longuet de la Giraudière par Anne-Charlotte Estapola

Lorsque j’eus reçu le mail de Jean-Eudes qui m’annonçait qu’une petite fête était organisée le mercredi 17 juillet, dans la magnifique cour intérieure de notre lieu de travail,  je ne vous cache pas que l’idée me semblait à première vue intéressante .
Mon Dieu, je n’en reviens toujours pas à quel point j’ai pu me tromper. Cette fête n’avait absolument rien à voir avec le dernier saint repas de Jésus, entouré de ses apôtres… J’étais tombée dans un des neuf cercles de l’Enfer !!!
Le début de soirée avait commencé sur les chapeaux de roues… La table du buffet à volonté était tellement remplie d‘aliments gras et d’autres cochonnailles que même tous les habitants du cercle de la gloutonnerie auraient attrapé des maux de ventre atroces s ‘ils avaient dû ingurgiter tout son contenu. Mon petit cake aux choux de Bruxelles, spécialement préparé, pour l’occasion, faisait pâle figure face à tant de cholestérol exposé (quelqu’un l’a cependant terminé, à ma grande surprise).
De plus, j’ai été outrageusement choquée de découvrir les vices de nombreux de mes camarades (le sang notre sauveur a décidément de drôles d’effets sur les plus faibles d’entre nous), à commencer par Jean Pierre, qui a martyrisé mes chastes oreilles avec ses propres expériences de la chair et de ses différents compagnons (pardonnez le mon seigneur, il ne sait pas ce qu’il fait).
Rien ne s’est arrangé au cours de cette beuverie infernale ; une lueur d’espoir traversa mon regard lorsque j’aperçus la frêle carcasse de notre innocent petit stagiaire, Léo,  pour découvrir au final qu’il empestait l’alcool et qu’il était couvert de traces de rouges à lèvres plus que suspectes. Le dernier rempart contre la folie avait cédé, le vice eut raison de la dernière personne la plus saine d’esprit et j’étais dorénavant seule et à cet instant précis je ne souhaitais qu’une seule chose : rentrer chez moi le plus vite et rejoindre mes chats, Paul et Michel.