Jean-Eudes Longuet de la Giraudière
Eliott
Goulding
A
Paris, le 26 novembre 2013,
Monsieur Goulding,
Je vous écris cette lettre pour vous faire part de
la perte d’un objet auquel je tiens tout particulièrement. Je parle
bien-entendu de la photographie qui était présente sur mon bureau. Il s’agit
d’une photographie assez ancienne, en noir et blanc, d’une vieille voiture, une
Golf plus précisément. Cet objet m’est très précieux puisque ce qui est
représenté dessus était la première voiture de mon grand-père, qui comme vous
le savez est le fondateur de notre maison d’édition. Cette photographie a été
prise par ma grand-mère avec un appareil Polaroïd, elle était de très bonne
qualité pour l’époque. J’y tiens beaucoup, car je dois vous avouer que c’était
mon porte-bonheur. J’adorais humeur l’odeur de ce papier et en toucher les
fines particules qui ont été un peu détériorées à cause des années. Un objet
très discret, qui ne faisait pas de bruit, mais qui lorsque je le touchais et
le sentais, me rappelait mes souvenirs d’enfance et me réconfortait.
Voyez-vous, c’était ma madeleine de Proust. Un peu jauni à cause du temps, on
distingue encore assez nettement les
détails photographiques de cette voiture dont j’ai d’ailleurs un modèle dans ma
collection personnelle.
C’est à vous que je m’adresse Eliott, pour déplorer
la perte de cet objet, car je sais qu’à l’inverse de ma femme, vous comprendrez
ma tristesse et seriez capable de m’aider à la retrouve. Peut-être est-elle
cachée dans votre atelier ? Je cherche désespérément partout cet objet…
Je vous remercie de l’attention que vous aurez
porté à mon courrier.
Bien cordialement,
Jean-Eudes
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