jeudi 5 décembre 2013

Rencontre avec Gabrielle Longuet de la Giraudière raconté par Léo Bones

C’est mon premier jour de stage. Mon cœur bat à cent à l’heure. Je vais enfin travailler dans une maison d’édition. Je ne serais pas payé mais peu m'importe. Pour l’instant je dois acquérir de l’expérience et des contactes dans le milieu. J’entre donc dans le grand bâtiment de la maison d’édition. J’admire d’un rapide coup d’œil la plaque sur laquelle est inscrit  en grosses lettres d'or, éditions Longuet de la Giraudière sur le mur d’en face puis je me dirige vers la femme à l’accueil. Je regarde peu la salle l’ayant déjà vue durant mon entretien d’embauche avec le directeur. Je m’adresse à l’accueil où était une jeune femme au téléphone. Elle ne parle visiblement pas à son directeur mais j'attends qu'elle finisse son appel. Elle ne semble pas avoir remarqué ma présence. Je me racle la gorge pour qu'elle me regarde. Elle relève les yeux, je me dis qu'elle va me voir, mais ses yeux s'arrêtent sur son ordinateur et ne vont pas plus loin. Cette fois je m'adresse directement à elle. 
  • Mademoiselle ?
  • Oh mince... bisous 'man. Bonjour que puis-je pour vous ?
  • Bonjour je viens juste d'être embauché dans votre entreprise, je...
  • Oh ! Vous êtes notre nouveau stagiaire ? Super ! S'exclame-t-elle en me regardant de la tête aux pieds.
  • Oui. Euh je voudrais...
  • Vous avez quel âge ?
  • Euh 20ans... mais je...
  • Oh ! Tu es jeune. On peut se tutoyer alors. Comment tu t'appelles ?
  • Et bien...
  • Oh suis je bête c'est marqué juste sous mes yeux ! Oh ! Vous êtes Léo Bones... Comme la série ! C'est génial. Moi je m'appelle Kim...
  • Oui, je sais, enchanté mais je...
  • Oh, je suis désolé d'avoir fait la comparaison. Vous ne lui ressemblez pas du tout, hein ! Vous vous êtes un homme. Et ça se voit. Et puis je suis sûre que vous n'aimez pas les hommes. 
  • Je hoche la tête et ouvre la bouche pour parler. 
  • Je le savais. Malheureusement vous ne trouverez pas beaucoup de jeune fille ici. Au contraire, à part moi, il n'y a que des vieilles peaux catholiques et tout. Ne dites surtout pas que je vous l'ai dit, mais le directeur...
  • Désolé de vous interrompre mais je dois commencer à travailler dans quelques minutes, mais je ne sais pas où est mon bureau, vous pouvez me l'indiquez s'il vous plaît ?
  • Oh désolé ! Alors il faut prendre l’ascenseur vous montez au deuxième étage puis vous aurez votre bureau sur votre gauche.
  • Merci. 
Je me dirige vers l'ascenseur, appuie sur le bouton et j'attends. Lorsque les portes s'ouvrent, une dame d'environ 40 ans, je pense, sort de l'ascenseur. Avant que je puisse rentrer à l'intérieur la femme m'interpelle.
  • Excusez moi ! Pourriez-vous retenir l'ascenseur pour moi ? Je n'en ai que pour une seconde.

Je hoche la tête. Après tout je suis déjà en retard, pensais-je. Elle me sourit et marche vers l'accueil, plutôt rapidement malgré ses hauts talons. Par sa simple présence elle arrive à interpeller Kimberley, qui repartait déjà dans une grande conversation au téléphone. Elle lui donne des feuilles, Kimberley les regarde puis les range dans un coin de son bureau. La femme revient vers l'ascenseur me sourit et me remercie. Je suis quelque peu intimidé, avec ses talons elle est plus grande que moi et je ressens une grande dignité émanée d'elle. Nous parlons de tout et de rien, elle me pose des questions et je lui réponds tout simplement. Je n'ose lui poser des questions. Enfin la porte s'ouvre je suis quelque peu soulagé, je pose ma main sur les rebords de l'ascenseur pour ne pas qu'il se referme et je la laisse passer devant. Alors que j'allais moi aussi sortir, je stoppe net. Je suis hypnotisé par sa silhouette. De dos elle ne fait vraiment pas 40ans. Son dos est svelte. Ses hanches vont de droite à gauche avec un rythme sûr et osé. Ses jambes musclées et athlétiques semblent pouvoir courir à tout moment. Ses pieds de mannequins marche en ligne sans dériver vers la gauche, ni vers la droite. Mais je ne peux détacher mon regard de ses longs cheveux bruns, qui ondulent au rythme de ses pas rapides. Les portes commencent à se refermer devant moi. Mais je m'en fiche. Je crois bien que je suis amoureux.

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